Vers le 17e siècle, la colonisation a permis à de nombreux pays européens d’accéder à de nouvelles techniques et à des moyens innovants de produire des tissus plus durables. Ils pouvaient donc être imprimés et lavés sans craindre que le motif ne soit endommagé au cours du processus.
Les Britanniques ont importé la plupart de leurs cotons à motifs d’Inde. Bien qu’au départ, ils commandaient des motifs spécifiques – nettement plus discrets que les motifs indiens traditionnels – pour les développer en Inde, ils ont ensuite adapté les connaissances nouvellement acquises et ont commencé à imprimer eux-mêmes. En 1676, un réfugié français a ouvert la première imprimerie anglaise, située à proximité de Londres.
Depuis le milieu du 18e siècle, les Anglais impriment sur tissu grâce à la technique d’impression au cadre. Cette technique s’est perfectionnée au début des années 1900 et elle fut alors nommée sérigraphie. Mais c’est véritablement au début des années 1930 que la technique s’est perfectionnée à son maximum, produisant des impressions destinées à l’ameublement de styles Art nouveau ou Art déco, ou encore des impressions sur tissu destinées à la mode vestimentaire. Par la suite, vers 1950, la technique d’impression au cadre a été mécanisée pour augmenter la capacité de production. Elle est encore utilisée aujourd’hui, mais davantage à des fins artistiques et récréatives. Le procédé a toutefois été rapidement remplacé par l’impression rotative, qui s’est avérée plus efficace et nettement plus rapide. Puis, une nouvelle technologie est apparue : l’impression numérique par sublimation sur tissu.
En effet, ce n’est que dans les années 1980 que la première forme d’impression numérique a été mise au point, changeant à jamais le mode de fonctionnement de l’industrie textile et ouvrant un monde de nouvelles possibilités aux designers établis ou ceux en herbe. Cette technique révolutionnaire fait appel à des lasers informatisés qui injectent de l’encre directement dans le tissu.
L’introduction de l’impression par sublimation dans les années 1990 n’a fait que pousser plus loin les changements, rendant l’expression artistique en termes de motifs pratiquement illimitée.
Bien qu’il soit aujourd’hui beaucoup plus facile de transférer une vision sur les tissus grâce aux nouvelles technologies et aux machines de pointe, le facteur artistique du processus n’est certainement pas perdu. Dans de nombreux endroits du monde, les artisans redécouvrent souvent des méthodes anciennes – comme l’impression sur bois, par exemple – pour conférer à leurs créations une aura unique et authentique.
Source: https://www.matchymatchydesign.com/en/fabric-printing-history/
Recherches et innovations
Au XXe siècle, la chimie textile a poursuivi le courant d’innovations du siècle précédent. Facilité d’emploi, amplitude de la gamme et solidité des couleurs ne cessent de s’améliorer. Marginale, mais rendue célèbre par l’impression des tee-shirts, la thermo-impression transfère les colorants à haute température. Apparue dans les années 1980, elle est surtout utilisée pour l’impression sur des supports synthétiques. La recherche met aujourd’hui en avant la technologie du jet d’encre, grande imprimante pilotée directement par ordinateur.
Motifs du XXe siècle, entre créations et traditions
L’histoire de l’impression textile est faite d’incessants retours où les dessinateurs cherchent l’inspiration dans les archives des siècles passés. Les végétaux peints sur les toiles d’Inde qui fascinèrent la société d’Ancien Régime n’ont pas fini d’être interprétés. Le XXe siècle ne déroge pas à ce besoin de recourir aux motifs anciens : reprises et traditions alimentent les collections. Une fonction nouvelle prend vite de l’ampleur, celle du styliste qui élabore les tendances, adaptant les formes aux exigences du marché. Ses choix, ses conseils déterminent la cohérence des styles industriels, entre tradition et création.
Source: https://www.musee-impression.com/etoffes-impressiones-au-xxeme-siecle/